Institut Virtuel
de
Cryptozoologie
 
Le tigre géant de Pierre Benoit

par Jean-Jacques BARLOY

(dernière mise à jour : 10 février 2002)

 

"Je pose en fait qu'il y a un bon tiers d'espèces animales parfaitement existantes qui n'a jamais été inventorié dans les catalogues de ces abrutis de savants."

    Cette profession de foi très cryptozoologique, sinon aimable, est celle du chef de l'expédition lancée sur la piste d'un tigre géant dans Le désert de Gobi, roman de Pierre Benoit.

    Surtout connu pour L'Atlantide et Koenigsmark, Pierre Benoit a écrit une quarantaine de romans, centrés sur une héroïne au nom commençant par "A" et souvent inspirés par une énigme scientifique ou historique.
    Dans Le désert de Gobi donc, paru en 1941, le romancier nous entraîne à la recherche d'un tigre colossal, au pelage blanc, grand comme un taureau, et bien distingué du tigre de Sibérie (aucun tigre d'ailleurs n'habite en principe cette région).
    Ce "tigre" est rapproché par Pierre Benoit du Machairodus, un félin à dents en sabre de la préhistoire, tout en étant appelé Felis alba. Ce qui est particulièrement intéressant est la date du roman (1941)  : on ne parlait guère de félins mystérieux à cette époque, à l'exception du mngwa du Tanganyika et de quelques autres fauves africains.

    Le tigre géant est finalement capturé par un zoo, mais, à l'escale de Singapour, il perd... sa couleur blanche -- un exemple de caractère "perdu" qui eût réjoui Lamarck !
    Les aventuriers du Désert de Gobi font d'autres rencontres étranges : une licorne, de curieux squelettes, une dépouille récente de mammouth et un "mélange abject et terrifiant de reptile et de scolopendre". Ce dernier animal, à "crête de basilic", qui tue un chien de son venin, aurait-il été inspiré par l'olgoï-khorkhoï ?

    Bien d'autres passages des romans de Pierre Benoit font dresser l'oreille au cryptozoologiste, même s'il peut s'agir parfois d'erreurs ou d'inventions. Citons par exemple des licornes (encore !) en Turquie (Notre-Dame-de-Tortose), un ours brun géant en Prusse orientale (Axelle), des pygmées et des géants en Éthiopie (Le Prêtre Jean). Mais surtout, à l'heure où le Pseudonovibos est contesté, il vaut la peine de s'interroger sur une ligne du Roi lépreux, qui se passe au Cambodge : des "antilopes" sont vues en train de fuir, dans des savanes brûlées, quelque part entre Phnom-Penh et Angkor...

 

écrivez-nous !

 

 Retour à la page d'accueil

 

Retour à la page Cryptozoologie et culture