Institut Virtuel
de
Cryptozoologie
 

 

La "licorne de mer" australe
par Michel Raynal

(dernière mise à jour : 17 février 2002) 

  

    Les cétologistes sont encore loin d'avoir décrit la totalité des espèces formant l'ordre des cétacés : depuis le début du vingtième siècle, on a décrit pas moins de 12 espèces nouvelles - et il s'agit là des seules "bonnes espèces" (good species) - les deux dernières en date étant des baleines à bec du sud-est du Pacifique, Mesoplodon peruvianus et Mesoplodon bahamondi.
    Lors du 3ème colloque européen de cryptozoologie, qui s'est tenu à Rome en mars 1999, j'ai présenté un modèle mathématique rendant compte da manière très précise des descriptions de cétacés depuis 150 ans. Une extrapolation de la courbe obtenue permet de supposer qu'il existe une quinzaine d'espèces restant encore à découvrir, justifiant pleinement une recherche cryptozoologique de nouveaux cétacés.
    Certains de ces cétacés inconnus attendant une découverte zoologique en bonne et due forme, ont parfois été déjà observés : j'ai passé en revue le cas des cétacés à deux nageoires dorsales, notamment dans Cryptozoologia (Raynal 1994). J'aborde ici un autre aspect du dossier des cétacés ignorés (ce qu'on peut appeler une étude de cryptocétologie), portant sur l'existence possible d'une sorte de " licorne de mer " de l'Atlantique tropical. Ce sujet n'a été jusqu'à présent qu'effleuré par le zoologiste Karl P. N. Shuker (1997, 1998) et par le paléontologiste Darren Naish (1997), qui lui consacrent tous deux quelques lignes, pour tout dire d'après des informations que je leur avais communiquées.

    Le voyageur hollandais Willem Cornelisz Schouten, dit Guillaume Schouten, fut le premier à signaler un tel animal marin. Natif de Hoorn, aux Pays-Bas, il faisait partie de l'expédition de Jacob Le Maire, à bord de l'Eendracht et du Hoorn, qui découvrit le fameux Cap Horn (qu'ils nommèrent ainsi, d'après leur ville natale), à la pointe de la Terre de Feu, au point le plus austral du continent américain. En octobre 1615, le navigateur se trouvait dans l'Atlantique nord, non loin de l'équateur, lorsqu'un incident se produisit, qu'il relate ainsi dans son récit de voyage (1619) :

"Le 5 d'october [sic] nous nous trouvasmes à la hauteur de 4 degrez 17 minutes, sur le midy y avoit un grand bruit au devat du navire, tellement que le maistre du navire, estant en arrière en la galerie, pensa que quelqu'un des matelots tomboit de la proue du navire en la mer, & redargant [sic] du costé du navire, vid que la mer n'estoit que du sang, comme s'il y eut esté espandu beaucoup de sang, sans qu'il sceut que cestoit ; mais trouvasmes puis après qu'un grand monstre marin avoit heurté contre le navire avec sa corne d'une violente force : car lors qu'estions arrivez en la rivière de Porto Désiré, & que nostre navire fut sur le rivage pour estre nettoyé & calfaté, nous trouvasmes en la proue du navire environ 7 pieds [2,10 m] sous l'eau une corne de façon & grosseur comme le bout d'une dent d'Eléphant, de longueur environ d'un pied [30 cm], estant rompu avec grande violence & force, ayant percé le navire tout outre, & pénétré par trois planches bien fortes & épaisses , tellement que (sans nostre sceu) eussions esté en grand danger de perdre ensemble & le navire & la vie."

    Notons pour l'instant que le " monstre marin " qui percuta le navire de Schouten, possédait ce que le navigateur appelle une corne, mais qu'il décrit en fait comme une dent démesurée, la comparant à l'extrémité d'une défense d'éléphant.

 

Les "poissons" à long bec d'Augustin de Beaulieu

    Notre témoin suivant est Augustin de Beaulieu, un marchand normand du dix-septième siècle, dont l'observation se déroula le 3 février 1620. Son navire, L'Espérance, se situait alors dans l'Atlantique, au large de l'Afrique, par quelque 31 de latitude sud :

"Durant ce calme nous avons veu deux grands poissons à l'entour de nostre navire, ayans un long becq, que je crois estre de ceux qui par expérience ont fait connoître avoir tant de force que d'avoir percé un navire redoublé ; qui est chose grandement émerveillable, & que je n'aurois aisément creu si je n'avois veu entre les mains de Monsieur de Villars-Houdan, gouverneur de Dieppe, un morceau de bec ou corne d'un tel poisson qui fut trouvé dans le bordage du navire du capitaine du Val, de Dieppe, lequel s'en allant au Cap de Bonne-Espérance, & estant sur sa traversée de la coste du Brézil vers ledit Cap, comme de présent pouvons estre, s'apperçeut que quelque chose avoit heurté contre son navire, mais ne pouvant pour lors présumer ce que ce pouvoit estre, estant de retour à Dieppe, il fist eschouer son navire pour le calfeudrer, & trouva qui le mist hors de son doute, à sçavoir qu'environ 5 ou 6 pieds [1,50 à 1,80 m] sous l'eau les calfadeurs rencontrèrent dans le bordage au costé du navire un bout de corne ressemblant à la dent d'un cheval marin, mais différente en tant qu'elle estoit toute droite, mais quasi de semblable yvoire & couleur superficielle, qui pouvoit avoir un poulce & demy [près de 4 cm] de diamètre d'époisseur, & perçoit le doublage, puis le bordage, & donnoit encore un poulce [2,5 cm] dans un membre ; qui est environ cinq poulces [13 cm] que cette corne ou becq avoit entré dans le bois, & ce becq s'estoit rompu à l'uny du doublage par le débattement du poisson, comme on peut préjuger qu'il ne le peust retirer sans rompre. Ledit sieur gouverneur, ayant esté adverty de cela, fist lever la pièce de bois en laquelle estoit contenu ce bec, y laissant environ demy pied de bois autour, & le mit en son cabinet. Scoutten [sic] en sa descouverte du nouveau destroit proche de celuy de Magelan eust pareille rencontre & heurt de poisson, & beaucoup d'autres, qui pour ne brouiller du papier je ne mettray icy ; seulement que j'ay sceu d'un marinier de Dieppe, nommé maistre Nicolas Canu, qu'en un sien voyage vers ces endroits-cy, luy estant dans une barque, un desdits poissons la heurta si-bien qu'il la perça, & se débatant pour se retirer l'ouvrit, tellement qu'ils n'eurent aucun loisir que de se mettre à bord de leur navire, & voir couler leur barque au fonds, sans pouvoir sauver leurs hardes.
"Ceux que nous avons veu ce jourd'huy doivent estre des petits. J'en ay spécialement remarqué l'un plus que l'autre, pour s'estre mis droit sous la galerie où j'estois alors, il pouvoit estre encore une fois de la longueur d'un marsouin, & j'estimerois celuy-cy d'environ 10 pieds [3 m] de long sans le becq, il n'est si gros à proportion que le marsouin, mais plus estendu, ne laissant d'estre poisson bien massif, la couleur paroist bleu obscur, & les fanons qui sont bien grands, & la queue aussi sont ou paroissent dans la mer de couleur d'azur bien vif, il a un fanon bien haut sur le dos à la ressemblance de celuy d'un rechien, & le met aucune fois hors de l'eau ainsi que le rechien [requin : du normand rechigner, " montrer les dents en grimaçant "] ; la teste ne ressemble pas mal à celle d'un marsouin, mais est plus longue, & au lieu du muzeau a cette corne ou becq, qui pouvoit estre d'un pied & demy à deux pieds de long [45 à 60 cm], grosse comme le poignet d'un garçon, bien pointue. C'est un poisson fort vite & roide, l'ayant veu eslancer sur quelques bonites qui se sauvoient sous notre navire, auxquelles ce poisson fait une guerre continuelle, ayant remarqué plusieurs fois les bonites & albacores s'y débatre grandement, & s'épartir de costé & d'autre, puis incontinant voir de grandes taches de sang sur la mer, causées par les blessures que ce poisson leur faisoit, & de fait nous prenons aucune fois des bonites & albacores qui en sont blessez, ce sont les premiers que j'ay veu que ceux d'aujourd'huy, mais je tiens de certain qu'il en y a de bien plus grands & qui s'attaquent aux balaynes, & par conjecture, je croyrois que quand ces poissons ont heurté ces navires, ç'a esté, que portez de leur naturel s'imaginent un navire estre une balayne, & si c'estoit un petit navire ils le mettoient en danger de naufrage, & pourroient mesme trouer un grand navire par tel endroit, & se pourroient tellement débatre pour r'avoir leur becq, qu'esclatant quelques planches, il en pourroit arriver telle infortune qu'à un moyen navire."

    Ce long passage appelle quelques précisions. Tout d'abord, ces prétendus "poissons" n'en étaient certainement pas, au sens zoologique du terme ; au début du dix-septième siècle, on qualifiait en effet de "poissons" nombre d'animaux marins n'ayant rien à voir avec eux : pinnipèdes, cétacés, voire certains invertébrés. Et du reste, au moins deux des trois témoignages donnent des précisions qui permettent d'identifier un cétacé :
    - il y a d'abord celui du capitaine du Val, de Dieppe, sur l'incident ayant permis de conserver "un bout de corne ressemblant à la dent d'un cheval marin" : il s'agit en fait d'un ancien nom du narval (Monodon monoceros), en référence à la licorne. Qu'il s'agisse bien d'une dent est confirmé par la remarque que cette "corne" "différait de celle du narval en tant qu'elle était toute droite, mais quasi de semblable ivoire et de couleur claire". La défense du narval est en effet de l'ivoire, comme toute dent qui se respecte, mais surtout elle est spiralée. Du reste, une telle dent spécialisée est l'apanage des mammifères : que l'on songe par exemple aux éléphants, à l'hippopotame, ou, pour rester dans les océans, aux morses ou encore au narval.
    - le témoignage de maître Nicolas Canu, dans les mêmes parages, relatif à un " poisson " semblable, mais à propos duquel aucun détail n'est rapporté.
    - enfin le rapport d'Augustin de Beaulieu lui-même sur un couple de " poissons " qui sont en fait des cétacés, puisqu'il les compare à des marsouins. En revanche, les " fanons " ne font pas allusion au dispositif pour filtrer le plancton des mysticètes (cétacés à fanons) ; il s'agit en fait, comme le montre le contexte, des nageoires pectorales et de la nageoire dorsale des animaux observés.

    Une dernière observation, faite par l'équipage de la Balaena après une chasse au phoque, survint le 17 décembre 1892, dans le détroit de Bransfield, dans l'océan Antarctique. W. G. Burn Murdoch en donne le bref compte-rendu suivant, dans son livre From Edinburgh to the Antarctic (1894) :

"Juste après que le phoque ait été tué, il y eut un cri parmi les hommes à l'avant, " Uni ! Uni ! - le terme des baleiniers pour un narval. Plusieurs hommes disaient qu'ils virent leurs cornes."

    Uni est évidemment le diminutif de unicorn, qui désigne la licorne chez les Anglo-Saxons. Unicorn signifie littéralement "corne unique", de même que l'allemand Einhorn, et ce nom d'unicorne est bien plus judicieux que celui de licorne, comme nous disons en français, puisqu'il qualifie parfaitement l'attribut le plus manifeste de la créature, qu'elle se rapporte au rhinocéros, au narval, ou à la licorne mythique (le cheval avec une corne d'ivoire torsadée, né de la fusion des deux précédents). Comme les hommes de la Balaena virent "leurs cornes" (au pluriel), on peut donc admettre qu'il y avait plusieurs individus.

 

Analyse cryptozoologique

    Au total, nous avons donc 5 rapports sur ce que nous appellerons pour l'instant des " licornes marines australes ". Les rapports se situent en effet préférentiellement dans l'Atlantique sud, et même dans des régions circumpôlaires australes : le plus septentrional a eu lieu par 4 degrés de latitude nord, donc pratiquement au niveau de l'équateur, et les autres franchement au sud : entre le Brésil et le cap de Bonne Espérance, au large de l'Afrique par 31 degrés de latitude sud, et carrément dans l'océan Antarctique.
    Tous décrivent un animal marin possédant une dent très longue, parfois qualifiée de "corne" ou de "bec", acérée, faite d'ivoire non torsadé, longue de 45 à 60 cm, et " grosse comme le poignet d'un garçon ", soit un diamètre de 4 cm environ qui a effectivement été rapporté dans un autre cas.
    La longueur de l'animal est comparée à "deux fois la longueur d'un marsouin" et estimée à 10 pieds (3 m) de long, non compris le bec. L'animal est plus élancé que le marsouin, et de couleur bleu foncé. La nageoire dorsale est assez élevée (elle est comparée à un aileron de requin). La tête est plutôt allongée.

    Peu d'animaux marins connus possèdent une telle "corne".
    Le premier qui vient à l'esprit est le narval (Monodon monoceros), un cétacé dont le mâle est armé d'une véritable défense (figure 1). Le narval ne possède en effet que deux dents, situées sur le maxillaire supérieur. Chez le mâle, la dent de gauche se développe jusqu'à former une défense spiralée dans le sens inverse des aiguilles d'une montre à partir de la racine. D'une longueur moyenne de 2 m, elle peut atteindre exceptionnellement 3 m. Les mâles utilisent leur défense lors de joutes pour établir des relations de dominance au sein du troupeau. Le narval, qui peut atteindre 4 m, voire 5 m de long, non compris la défense, se nourrit de céphalopodes, de crustacés et de poissons.


Figure 1 : le narval (Monodon monoceros)

    Pourtant, maints caractères séparent le narval de la licorne australe. En premier lieu, l'aire de répartition du narval est limitée aux zones circumpolaires de l'hémisphère nord, généralement au-dessus de 70 degrés de latitude : son occurrence sous l'équateur, dans l'hémisphère sud, voire dans les parages du continent antarctique, est donc totalement invraisemblable. La taille du narval (4 à 5 m) est supérieure à celle de l'animal inconnu (environ 3 m). La couleur grisâtre de la licorne boréale diffère de celle, bleu foncé, de la licorne australe. La dent torsadée du narval s'oppose à celle, droite, de son rival des mers du sud. Enfin, Monodon monoceros a une tête globuleuse et ne possède qu'une légère bosse à la place de la nageoire dorsale, alors que l'animal décrit par Augustin de Beaulieu a une tête allongée et possède "un fanon bien haut sur le dos à la ressemblance de celui d'un requin".

    Parmi les poissons, l'espadon (Xiphias gladius), que l'on rencontre dans les mers tropicales et tempérées, possède également un long "bec" (figure 2). Ce bec, plutôt aplati, représente le tiers de la longueur totale de l'animal, qui peut dépasser 3 mètres. L'espadon se nourrit de calmars et de poissons. Il arrive parfois qu'un espadon troue le bois d'un petit bateau avec son rostre, sous l'effet de sa vitesse prodigieuse, atteignant les 100 Km/h.


Figure 2 : l'espadon (Xiphias gladius)

    Le voilier Istiophorus et les marlins (figure 3), dont on connaît plusieurs espèces, possèdent également un long bec.


Figure 3 : marlin bleu

    Les observations de licornes australes pourraient-elles se rapporter à de tels poissons ? En fait, la plupart des rapports font clairement état d'une dent d'ivoire, incompatible avec le rostre de ces poissons. Seul le témoignage d'Augustin de Beaulieu est quelque peu ambigu dans sa description de la "corne", mais il compare la tête des animaux observés à celle d'un marsouin, soulignant donc leurs affinités avec les cétacés ; du reste, la longueur relative de la "corne" (environ le dixième de la longueur totale) permet d'exclure les espadons, marlins et autres "poissons-épées", chez qui le rostre est proportionnellement beaucoup plus long. Quant au rapport de Burn Murdoch, il se situe à une latitude très élevée que ne fréquentent pas ces poissons.

 

S'agirait-il alors d'un cétacé inconnu ?

    Parmi les mammifères, nombreux sont ceux où l'on trouve une forme boréale et une forme australe, comme c'est notamment le cas pour la baleine franche de Biscaye (Eubalaena glacialis) et la baleine franche australe (Eubalaena australis). Toutefois, la licorne australe présente tant de différences avec le narval (Monodon monoceros) qu'il ne peut s'agir en aucun cas d'une espèce voisine de ce cétacé.
    On est donc amené à envisager l'existence d'un cétacé inconnu hautement spécialisé, possédant une défense, mais qui n'est pas directement apparenté au narval.
    A la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle, quand on entreprit l'étude de la faune antarctique, certains zoologistes soulignèrent les ressemblances entre celle-ci et la faune arctique. Ils voyaient dans ces similitudes entre les faunes circumpolaires une nouvelle illustration du phénomène dit de "convergence", qui veut que des espèces non apparentées occupant la même niche écologique, acquièrent une morphologie semblable.
Ainsi, pour ne citer que le cas le plus connu, les manchots (sphénisciformes) de l'hémisphère sud sont les homologues des pingouins (alciformes) de l'hémisphère nord.
    Depuis quelques années, des découvertes paléontologiques ont révélé l'existence passée de cas encore plus étonnants de convergence. En 1993, Christian de Muizon, paléontogiste du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, travaillant pour l'Institut Français d'Études Andines, a décrit, un cétacé fossile du pliocène du Pérou (environ 5 millions d'années) : sa gueule était armée de deux défenses asymétriques, qui devait conférer à cet animal une tête rappelant celle du morse (Odobenus), le pinnipède bien connu pour ses défenses. Il devait occuper la même niche écologique que le morse de l'hémisphère nord. De Muizon l'a d'ailleurs nommé Odobenocetops peruvianus, littéralement le cétacé-morse du Pérou.
    Un cétacé austral armé d'une défense d'ivoire, remplissant une niche écologique semblable à celle du narval (Monodon monoceros) des mers boréales, n'est donc pas du tout impossible.

    Du reste, Ewan Fordyce a découvert en 1997 dans le miocène de Nouvelle-Zélande (environ 23 millions d'années), les restes fossiles d'une sorte de dauphin possédant une véritable défense d'une trentaine de centimètres de long. Ces restes, comprenant le crâne, de près d'un mètre de long, mais aussi des fragments des membres antérieurs, des côtes et de la colonne vertébrale, suggèrent une longueur totale de l'animal de 5 à 6 mètres. La survivance actuelle de ce dauphin, ou plus probablement d'un cétacé de ce type, expliquerait parfaitement les divers rapports sur une "licorne australe".
    Dans le célébrissime roman de Jules Verne, 20 000 lieues sous les mers, le sous-marin le Nautilus du capitaine Nemo, signalé sous les tropiques, est dans un premier temps pris pour un monstre marin, que le naturaliste Aronnax propose d'identifier à un narval géant ignoré de la science. Le grand romancier français, avec ce pastiche cryptozoologique avant l'heure, était sans doute loin de se douter que la réalité, une nouvelle fois, rejoindrait la fiction.

 

Remerciements

    Je remercie, pour l'aide qu'il m'ont apportée à mes recherches, Angel Morant Forés (Valencia, Espagne), Gerard Van Leusden (Utrecht, Pays-Bas) et Darren Naish (Angleterre).

 

Bibliographie

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