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La raie manta
(Manta birostris Bancroft 1829)

(dernière mise à jour : 15 mars 2008)

Zoologie

Nom commun : raie manta
Nom scientifique : Manta birostris
Classe : poissons
Ordre :  rajiformes
Famille : myliobatidés
Taille : 5 à 6 m d'envergure
Poids :
2 tonnes
Habitat : zones tropicales des océans
Régime alimentaire : plancton

Description :
La raie manta est un énorme poisson (jusqu'à 6 mètres de large) presque plat, généralement noir sur le dos et blanc sur le ventre, aux larges nageoires pectorales et aux deux nageoires céphaliques en forme de lobes qui servent à l'animal à ramener la nourriture (du plancton) vers sa large gueule qui s'ouvre frontalement (et non ventralement comme chez les autres raies). Le corps se termine par une longue queue en forme de fouet, privée d'épine.

 

Historique de la découverte

    Décrite scientifiquement par Edward Bancroft en 1829, la raie manta fut signalée bien auparavant par plusieurs voyageurs, car elle était évidemment connue des pêcheurs indigènes.

    La plus ancienne mention, sous le nom de mantte, semble bien être dans un manuscrit de 1586, L'histoire naturelle des Indes, où figure une représentation naïve avec cette mention :

"Ce poisson est fort grand et non moins malicieux. When the negroes dive in the sea for pearls it jumps on them to make them drown and afterwards eats them.

    

Jean-Baptiste Labat, missionnaire dominicain, passa une douzaine d'années de sa vie aux Antilles françaises, où il ne se contenta pas de faire construire des édifices religieux. Il contribua en effet à développer l'industrie de la canne à sucre, et pour soigner une fièvre il aurait élaboré une eau-de-vie qui serait aux origines du rhum ! Le père Labat travailla aussi à renforcer les fortifications de la Guadeloupe (et il prit d'ailleurs part aux combats contre l'attaque anglaise de 1703). Revenu en Europe en 1706, il entreprit l'écriture d'un ouvrage en 6 volumes sur les Antilles, et c'est à l'évidence une raie manta que Labat vit en 1705, qu'il décrit dans le sixième volume :

    "Pendant que j'étois à la Guadeloupe nos Nègres pêcheurs harponnèrent une raye qui étoit la plus grande que j'eusse vu de ma vie, je la mesurai quand on l'eut tiré sur le sable, et je trouvai qu'elle avoit douze pieds huit pouces de large par le travers du corps, neuf pieds et demi depuis la tête jusqu'à la naissance de la queue, et près de deux pieds d'épaisseur en son milieu. Sa queue avoit quinze pieds de long, vingt pouces de large à sa naissance, en diminuant insensiblement jusqu'au bout qui avoit un bon pouce et demi de diamètre. La peau qui étoit plus épaisse que le cuir d'un bœuf étoit parsemée de mailles et d'ongles très gros et très forts. C'étoit une merveille que quatre hommes dans deux petits canots eussent pu amener ce monstre jusqu'à la lame. Ils l'avoient harponné, et on eut assez de peine à le tirer à terre. On se servit du foye pour faire de l'huile à brûler. Pour la chair qui étoit extrêmement longue, filasseuse, dure, coriace et de mauvais goût; on l'abandonna aux Nègres qui salèrent les meilleurs morceaux, et les endroits qui leur parurent les moins durs."

    Les "mailles" et "ongles" présents sur la peau de cette créature sont en fait des denticules, qui parsèment effectivement la peau des raies mantas : il s'agit de sortes d'écailles hautement spécialisées, puisque leur constituant est de la dentine, que l'on trouve ordinairement dans les dents. Ces denticules ont un rôle dans l'hydrodynamisme de l'animal, et confèrent à sa peau des propriétés abrasives.

    Le corsaire britannique George Shelvocke, au cours du voyage autour du monde à bord du Speedwell, effectué de 1719 à 1722, eut l'occasion d'observer sur la côte de la Californie un animal marin dans lequel on reconnaît une raie manta :

    "Il arriva un jour alors que je me trouvais là, qu'une sorte monstrueuse de poisson plat prenait le soleil sur la surface de l'eau près du rivage."

    Il fallut les efforts conjugués d'une bonne quinzaine d'Indiens pour faire échouer ce poisson sur le rivage, où il fut achevé à coups de dague prêtée par Randall, le lieutenant du Speedwell. Le poisson fut alors découpé en morceaux, que l'on distribua à tous ceux qui vinrent :

    "Ce poisson, par le calcul le plus proche, avait 14 ou 15 pieds [4,20 ou 4,50 m] de large, mais pas autant en longueur ; mis à part le fait qu'il était de l'espèce plate, il était très épais, et avait une grande bouche hideuse."

    En 1722, Pierre Barrère, médecin perpignanais féru de sciences naturelles, partit à Cayenne, en Guyane française, où il résida pendant 5 ans. On lui doit un Essai sur l'histoire naturelle de la France Équinoxiale (1749), où il mentionne cinq espèces de raies dans l'île de Cayenne, dont la "raie diable", où l'on reconnaît à nouveau la manta :

    "Raia maxima, circinata et cornuta [très grande raie, arrondie et cornue]. Raye Diable. C'est un poisson de mer monstrueux, long de plus de vingt pieds [6 m] ; il s'élance hors de l'eau à une certaine hauteur, et se laissant tomber tout à coup, il fait un bruit épouvantable."

    Don Antonio de Ulloa, capitaine de la marine espagnole, rapportait en 1758 comment les pêcheurs de perles des îles de la mer des Caraïbes, déjà confrontés à un métier dangereux en soi, étaient de plus soumis au risque mortel de rencontre avec certains animaux marins :

    "Les mantas, ou couvertures, soit les pressent jusqu'à la mort en les enveloppant de leurs nageoires, soit les écrasent contre les rochers par leur poids prodigieux. Le nom de manta n'a pas été donné improprement à ce poisson, aussi bien au regard de son aspect que de ses caractéristiques ; car étant large et long comme une couverture, il entoure un homme de ses nageoires, ou tout autre animal qui vient à sa portée, et le comprime immédiatement à mort. Ce poisson ressemble à une raie par sa forme, mais il est prodigieusement plus grand."

 

    En 1784, au retour de son deuxième voyage en Afrique australe, François Levaillant (1797) observa dans l'Atlantique un poisson dont l'identification ne fait aucun doute, en raison des nombreux détails rapportés par l'explorateur et ornithologue français :

    "A trois cent cinquante-cinq degrés de longitude, dix degrés quinze minutes de latitude nord, nous fûmes saisis d'un calme qui nous arrêta quelque tems ; et alors je fus témoin d'un phénomène qui, connu des matelots de l'équipage, étoit nouveau pour moi.
    "Un énorme poisson plat, du genre des raies, vint nager autour de notre vaisseau. Il différoit cependant de la raie ordinaire, en ce que sa tête, au lieu de se terminer en pointe, formoit un croissant ; et qu'à chaque bout du demi-cercle sortoient deux espèces de bras fort allongés que les matelots appeloient cornes, et qui, larges de deux pieds [60 cm] à leur naissance, n'avoient que cinq pouces [12 cm] à leur extrémité. On me dit que ce monstre s'appeloit diable de mer."
    "Quelques heures après, avec celui-ci, nous en vîmes deux autres, dont l'un, excessivement grand, fut jugé par l'équipage avoir cinquante ou soixante pieds [15 à 18 m] de large. Chacun d'eux nageoit isolément, et chacun étoit entouré de ces petits poissons qui précèdent ordinairement les requins, et que, par cette raison, le gens de mer ont nommés pilotes. Enfin, tous les trois portoient sur chacune de leurs cornes un poisson blanc, de la grosseur du bras, long d'environ dix-huit pouces, et qui paroissoit être là comme en faction."

    Comme on va le voir ensuite, les dimensions du plus grand poisson étaient très exagérées. Durant 3 jours où le navire resta immobilisé, ces poissons se livrèrent à un étrange manège, comme si 2 d'entre eux escortaient et assistaient l'autre. En bon naturaliste, Levaillant voulut en prendre un pour pouvoir l'examiner, mais l'équipage lui affirma que c'était une chose impossible. Mais sous la promesse d'une récompense de douze bouteilles de vin à celui qui réussirait, les matelots coururent aux harpons, et l'on finit par cribler l'un de ces "monstres" d'une quinzaine et le hisser sur le pont :

    "Celui-ci étoit le plus petit des trois ; et il n'avoit, dans sa plus grande largeur, que vingt-huit pieds [8,50 m], sur vingt-un [6,30 m] de long, depuis l'extrémité des cornes jusqu'à celle de la queue. Cette queue, grosse en proportion du corps, avoit vingt-deux pouces [55 cm] de longueur.
    "La bouche, placée absolument comme celle de la raie, étoit assez large pour avaler facilement un homme tout entier.
    "Quant à la peau, blanche sous le ventre, elle avoit sur le dos les couleurs brunes qui sont propres à la raie.
    "Enfin, on estima que l'animal pouvoit peser au moins deux mille [livres ? soit 1 tonne ?].
    " Il avoit sur son corps une vingtaine de petits rémoras, qui en occupoient les différentes parties, et qui s'y étoient si bien attachés qu'en hissant l'animal ils ne s'en séparèrent point, et furent pris avec lui."

 

    - Donndorff 1798.

 

L'impossible batracien d'Onffroy de Thoron

    La raie manta était déjà décrite scientifiquement depuis des décennies, lorsqu'un philologue un peu illuminé, le vicomte Enrique Onffroy de Thoron, eut une aventure mémorable avec ce qu'il tenait pour une nouvelle espèce. Il fit à ce sujet une communication à l'Académie des Sciences en 1864, mais c'est surtout dans un livre qu'il publia en 1866 qu'il put relater en détail cet incident. A la fin du mois de mai 1861, cet ancien colonel du génie du Pérou, effectuait dans une baleinière la traversée du golfe d'Ancon de Sardinas, sur la côte du Pacifique :

    "Tout à coup s'éleva du fond de l'Océan un monstre marin, remarquable par son étrangeté ; et il vint se placer si près de notre baleinière qu'on eût pu lui porter un coup d'aviron. Pour le fuir, il m'eût fallu avoir deux rameurs de plus, tandis que les seuls que j'avais étaient épuisés par le travail. Or, en la circonstance, je songeai à agir avec prudence, et ne sachant point si ce visiteur avait des intentions pacifiques ou hostiles, j'ordonnai de rentrer les avirons pour ne point l'exciter. Nous restâmes donc en place. Le pilote, en l'apercevant, me dit : "Monsieur, c'est la manta ; prenez votre machété, et si elle tente de saisir l'embarcation, coupez-lui la main." Je vis que j'avais affaire à un amphibie. Armé du machété et le bras levé, j'étais prêt à frapper le monstre qui s'arrêta à nos côtés. Mais ne voulant point prendre l'initiative de l'attaque, je me mis à faire l'examen détaillé de cet animal, autant que cela fut possible, car j'épiais son regard et son geste, pou ne pas être pris en défaut et nous laisser chavirer.
    "La manta avait de vrais bras humains ; ils étaient blancs et longs d'environ un mètre et demi ; mais ils étaient très grêles comparativement à leur longueur et à l'ampleur de son corps ; en outre, ils étaient articulés comme les nôtres, c'est-à-dire au poignet, vers le milieu, mais d'une façon plus arrondie que notre coude, et à la naissance de l'épaule. Ses mains petites et légèrement recourbées, loin d'être blanches, avaient une couleur de vieux parchemin, ce qui leur donnait l'air de mains sales ; et ses doigts effilés et mal accusés étaient probablement palmés ou à cartilage, mais je ne pus m'en assurer, parce qu'ils étaient en ce moment comme collés les uns aux autres. La tête de la manta était très aplatie dans le sens horizontal ; elle était de forme triangulaire et allait en s'évasant de plus en plus vers les épaules ; enfin, à sa base, elle avait plus de deux pieds [60 cm] de largeur, et sa gueule, qu'elle tenait fermée, avait toute l'amplitude de la tête. Son corps, qui avait très peu d'épaisseur (quelques centimètres seulement), n'avait pas moins de quatre pieds [1,20 m] de large horizontalement ; son dos était plat, d'une largeur uniforme, et la portion visible de l'animal à la surface de l'eau, mesurait environ 3 mètres de long et n'avait pas de nageoires. Le reste de son corps, qui se prolongeait sous l'eau avec une inclinaison de 20 degrés, ne pouvait être apprécié. Sa chair ou sa peau était blanche, et sur la ligne médiane de son dos il y avait des mouchetures, comme en représente le veau marin ou le léopard. Son enveloppe était-elle de la nature de celle du veau marin ou de la grenouille ? c'est ce que j'ignore. Mais je ne vis aucune apparence de poils ni d'écailles sur ses bras, sur sa tête et sur son corps. Les taches qu'elle avait sur la ligne vertébrale ne seraient pas une preuve du contraire, puisque les amphibies et les poissons sont presque tous marqués sur le dos. D'ailleurs, mon pilote m'assura qu'il avait vu des mantas entièrement blanches ; mais pour m'en tenir à ce que j'ai vu et pour n'être pas induit en erreur, je ne voulus point l'interroger : c'est pourquoi je ne peux dire si la manta est seulement quadrumane comme la grenouille, ou si l'extrémité de son corps se termine par des nageoires.
    "N'aurais-je point retrouvé dans la manta le chirotherium vivant, grenouille de douze à quinze pieds de long, que les géologues ont découvert à l'état fossile ? Pour moi, il n'est pas douteux qu'ils sont l'un et l'autre de la même famille des batraciens."

    Que de confusions ! Le Chirotherium, littéralement "l'animal aux mains", n'était connu que par des pistes fossilisées datant du trias (près de 200 millions d'années). Cet animal, laissant des traces de pas évoquant grossièrement une main humaine, mais dont le pouce serait à l'extérieur de la piste (ce qui avait conduit aux plus grandes élucubrations sur sa façon de marcher), était en fait un reptile du groupe des archosaures, qui florissait longtemps avant les dinosaures, et dont les représentants possédaient en effet un orteil latéral (extérieur).
    En tout cas, une chose est certaine, il n'existe à notre connaissance aucune espèce de batracien adaptée à la vie marine, que ce soit de nos jours ou à l'état fossile : la peau nue de ces vertébrés, spécialement adaptée à une respiration cutanée, leur serait fatale dans un milieu salé comme les océans.
    Quant aux "bras" de cet impossible batracien marin, il s'agit de toute évidence des lobes céphaliques de la manta. Il est clair que l'observation d'Onffroy de Thoron a été altérée par le mythe de la sirène, qui s'est imposé à son esprit quand il a pris ces appendices pour des bras humains. Cela transparaît encore dans la suite de son récit :

    "Voici quelle était l'attitude de la manta auprès de la baleinière : elle tenait la tête légèrement soulevée au-dessus de la surface de l'eau ; son regard était limpide, expressif, fort scrutateur, mais très doux : on eût pu croire qu'elle cherchait à me charmer et à m'attirer à elle ; elle me considéra attentivement pendant près de trois minutes, comme si elle délibérait sur le parti qu'elle prendrait. Durant tout ce temps je ne cessai de la fixer en tenant mon machété levé, toujours prêt à la frapper.
    "Le monstre avait un bras étendu sur la mer ; son autre bras hors de l'eau, était ployé dans la partie du coude, et son poignet recourbé menaçait de saisir notre embarcation. Après nous être regardés l'un et l'autre avec la plus grande attention, l'habitante des mers jugea sans doute qu'en nous attaquant il y avait péril pour elle ; elle se laissa donc couler discrètement à fond, tout doucement et sans faire aucun mouvement, mais ayant l'œil toujours fixé sur moi. La manta, ayant pris congé de nous, rentra dans les abîmes, à notre grande satisfaction, et nous poursuivîmes notre navigation.
    "Il paraît que cet amphibie a pour coutume de se saisir de tous les objets qu'il voit flottant sur la mer, et que c'est ainsi que parfois il fait sombrer les embarcations en les entraînant à lui : c'est du moins ce que m'assura le pilote. Naviguant constamment dans ces parages, il connaissait la manta et les accidents qu'elle cause, surtout aux canots qui sortent dans le golfe pour faire la pêche. D'ailleurs, l'attitude de celle qui se présenta à nous confirme pleinement le récit de mon pilote sur les mœurs de cet être marin."

    Onffroy de Thoron se persuada ainsi qu'il avait affaire à un animal inconnu, et il était renforcé dans sa conviction par des idées fausses sur l'anatomie de la raie manta :

    "La forme de sa tête est tout à fait aplatie et n'indique pas la présence de deux rateliers d'un carnivore ; ses habitudes décrites par mon pilote, ainsi que l'attitude qu'elle prit à mon égard, tendent à démontrer qu'elle est herbivore."

    Onffroy de Thoron croit-il que les poissons cartilagineux, dont les requins et les raies, sont tous carnivores ? En tout cas, la raie manta se nourrit effectivement de plancton. Et sa proposition de voir un jour nommer sa "découverte" du nom de Marinum Manta amphibium Onffroy-Thoronis est d'un ridicule achevé.

 

Bibliographie

BANCROFT, Edward M.
1829 On the fish known in Jamaica as the sea-devil. Zoological Journal of London, 4 : 444-457.

BARRERE, Pierre
1749 Essai sur l'histoire naturelle de la France Équinoxiale. Paris, veuve Piget : 177.

LABAT, Jean-Baptiste
1722 Nouveau voyage aux îles de l'Amérique. Paris, chez Guillaume Cavelier, 6 : 465-466.

LEVAILLANT, François
1790 Second voyage dans l'intérieur de l'Afrique, par le Cap de Bonne-Espérance, dans les années 1783, 84 et 85. Bruxelles, B. Lefrancq, 3 : 319-323.

ONFFROY DE THORON, vicomte Enrique
1864 Sur un animal marin observé dans les mers du Pérou, où il est connu sous le nom de Manta. Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 58 : 384-385.
1866 Amérique équatoriale, son histoire pittoresque, sa géographie et ses richesses naturelles, son état présent et son avenir. Paris, veuve J. Renouard.

SAENZ-ARROYO, Andrea, Callum R. ROBERTS, Jorge TORRE, Micheline CARINO-OLVERA, and Julie P. HAWKINS
2006 The value of evidence about past abundance : marine fauna of the Gulf of California through the eyes of 16th to 19th century travellers. Fish and Fisheries, 7 [n° 2] : 128-146 (June).

SHELVOCKE, George
1726 A voyage round the world by the way of the Great South Sea. London, Printed for J. Seney : 414-415.

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