Oiseaux

    Le nombre d'espèces d'oiseaux connues était estimé à 8 616 par l'ornithologue Ernst Mayr en 1946. Bock et Farrand, en 1980, comptabilisaient 9 021 espèces.

    Une remarquable base de données disponible sur Internet (http://www.zoonomen.net/avtax/birds.html), établie par Alan P. Peterson, et fondée sur les travaux de Sibley et Monroe, liste pour sa part 9776 bonnes espèces connues en 1997.
    Bernard Heuvelmans (1983) estimait que l'inventaire zoologique des oiseaux était presque achevé, et devrait pratiquement être terminé à la fin du vingtième siècle. Il estimait en effet la vitesse de découverte de nouvelles espèces de cette classe était tombé à environ 3 ou 4 par an seulement pour la seconde moitié du vingtième siècle, à comparer à environ 110 poissons, 10 batraciens, 18 reptiles et 11 mammifères (Heuvelmans 1983).
    Jean-Jacques Barloy comptait 107 descriptions de nouvelles espèces d'oiseaux de 1955 à 1974 (Barloy et Civet 1980 : 101), soit une moyenne de 5,1 espèces par an, mais en se basant sur les chiffres bruts du Zoological Record, dont j'ai souligné les approximations.
    Des données plus précises sont disponibles dans les travaux de Meise (1938a, 1938b), de Zimmer et Mayr (1943), de Mayr (1957, 1971) et de Mayr et Vuilleumier (1983) : de 1920 à 1934, près de 150 bonnes espèces ont été décrites, soit environ 10 par an. 24 espèces de plus ont été décrites de 1934 à 1937, soit exactement 6 par an. Une moyenne de 2,5 bonnes espèces par an a été décrite pour la période 1941-1955 ; 3,5 pour la période 1956-1965 ; 2,8 pour la période 1966-1975 ; et 2,9 pour la période 1976-1982.
    Un comptage basé sur les 9776 espèces connues en 1997, donne des chiffres très légèrement supérieurs, de l'ordre de 4 espèces décrites par an. La traduction en courbe montre un infléchissement très net depuis le début du siècle (figure 7).

Figure 7 : progression de l'inventaire ornithologique de 1758 à 1997.

    Ici encore, la présentation des données en nombre de bonnes espèces décrites par décennie est beaucoup plus parlante (figure 7). On constate que les années d'or de l'ornithologie se sont étalées sur la période 1820 à 1879 (près de 800 espèces par décennie !), le maximum ayant été atteint dans les années 1830, plusieurs décennies avant les mammifères. Il est donc logique que cette frénésie descriptive, ajoutée au fait que les oiseaux, comme on l'a dit, ne passent généralement pas inaperçus, ait abouti à un effondrement spectaculaire de la vitesse de progression de l'inventaire de l'avifaune : la vitesse de découverte, qui avait dramatiquement chuté au cours de la première moitié du vingtième siècle, se maintient désormais aux alentours d'une quarantaine de bonnes espèces par décennie depuis une cinquantaine d'années, soit 4 espèces par an.

Figure 8 : nombre de bonnes espèces d'oiseaux décrites par décennie.

    Voilà qui confirme à nouveau (sur le plan mathématique comme taxonomique) les estimations de Bernard Heuvelmans (1983) de 3 ou 4 espèces d'oiseaux par an pour la seconde moitié du vingtième siècle.

 

Mammifères

Reptiles

Batraciens

Poissons

 Bibliographie

 

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